Le sommeil des enfants reste largement mal évalué par leurs parents, avec des conséquences sur la santé et le développement.
Une récente étude a été publiée dans la revue Frontiers in Pediatrics. Cette enquête s’appuie sur des données objectives issues d’actigraphes portés par 102 enfants du primaire.
L’actigraphie est utilisée pour les troubles de l’horloge interne et dans certains cas d’insomnie. Ce test permet d’évaluer les périodes d’éveil et de sommeil sur plusieurs jours ou plusieurs semaines. L’actigraphie mesure le sommeil via les mouvements corporels, enregistrés par un capteur porté au poignet.
L’étude met donc en lumière une déconnexion significative entre ce que les parents estiment être la durée de sommeil de leur enfant et la réalité mesurée.
Sur les 102 enfants de primaire équipés de capteurs actigraphiques, 83 % des parents pensaient que leur enfant dormait suffisamment, alors que seuls 14,7 % respectaient les recommandations officielles de 9 à 12 heures par nuit pour les 6–12 ans. La surestimation se révèle nette. Les parents rapportaient une durée moyenne de 9,58 heures. Or les données objectives montraient un temps de sommeil effectif de 8,32 heures. Cette différence de près d’une heure trente s’explique en partie par deux variables sous-estimées : la latence d’endormissement (temps pour s’endormir) et le temps passé éveillé après s’être endormi. Les parents, souvent absents ou déjà endormis au moment de ces micro-réveils, ne perçoivent pas ces interruptions.
Le problème se montre double. Il ne s’agit pas seulement d’un décalage quantitatif, mais aussi qualitatif. Les chercheurs soulignent que les adultes confondent souvent « mise au lit » et « sommeil réel », biaisant ainsi leur évaluation. Cette erreur de perception compromet la détection précoce de troubles du sommeil. Ces derniers peuvent avoir un impact direct sur la concentration, la mémoire, la régulation émotionnelle ou encore la croissance.
Les auteurs appellent à une meilleure éducation des familles sur les paramètres réels du sommeil, en insistant sur l’importance de mesurer non seulement la durée, mais aussi la continuité et la qualité du sommeil.
Pour approfondir: l’article complet https://www.science-et-vie.com/corps-et-sante/sommeil/parents-vos-enfants-dorment-moins-que-vous-ne-le-pensez-et-cela-nest-pas-sans-risque-revele-une-etude-214057.html